Qui n’a pas encore savouré “The Lunchbox”, premier film de Ritesh Batra?
Il est encore temps, la comédie culino-romantique tourne encore à Paris et en province. En toute discrétion, “The Lunchbox” fait le tour du monde et rafle au passage quelques prix internationaux (Toronto, Londres, Amsterdam, Sarajevo..). On est conquis par cette histoire d’amour purement épistolaire (les deux héros de l’histoire ne se voient jamais) entre une mère au foyer (Nimrat Kaur, magnifique) et un comptable solitaire (on a déjà vu Irfan Khan dans “Slumdog millionaire”). Leur seul lien: la lunchbox qu’ Ila prépare tous les jours avec dévotion. Erreur d’acheminement : le repas arrive au bureau du comptable Saajan et non pas chez son mari. Interloqué mais conquis par les effluves délicieuses des mets de sa mystérieuse cuisinière, il lui glisse un petit compliment sur papier… c’est le début d’une correspondance frénétique entre ces deux personnages. Un échange véhiculé par ces incroyables “dabba wallahs”, ces coursiers qui distribuent des milliers de repas tous les jours dans les bureaux de Mumbai, sans jamais se tromper (sauf dans ce film !) : un manège surréaliste de dînettes en métal fleurant bon les épices indiennes, filmé avec talent au début du film… Une course-relais sans faille, et tout cela dans le brouhaha chaotique de la grande mégalopole… Pendant tout le film, ça sent bon les parathas, les chutneys, les aubergines confites, le coriandre et le curcuma… l’amour passe par les papilles, ce film en est la preuve.