Par la beauté de ses paysages, la richesse de sa culture et l’incroyable vie de son milliard d’habitants ,ce slogan touristique est toujours d’actualité. Mais voilà, depuis quelques mois, nos regards ont changé. Ca a commencé le 16 décembre dernier avec l’affaire Jyoti : cette jeune indienne de 23 ans violée par six hommes dans un bus. Depuis, les affaires de viol en Inde n’ont cessé d’être relayées et dénoncées par les médias internationaux. Selon l’ong All India Democratic Women’s, en Inde, une femme est violée toutes les deux heures. Le grand pays de la non-violence est montré du doigt. Les touristes sont mis en garde. Le monde entier prend conscience de l’immense fragilité de la situation de la femme en Inde. Cela ne date pourtant pas d’hier. Les non- dits, l’absence d’éducation, les mariages arrangés et forcés, l’absence de tendresse, la violence dans les familles… Tant de facteurs qui expliquent la frustration sexuelle régnante dans les quartiers et les villages les plus pauvres. L’association Namasté a elle aussi eu son compte de récits glauques : des témoignages de viols et abus sexuels d’enfants et femmes encadrés par les programmes d’aide au développement. En plus de leur dénuement et de leur pauvreté, en plus de leur illettrisme et de leur difficulté à s’adapter au monde du travail, ces femmes et enfants doivent survivre avec ce genre de traumatismes physiques et psychologiques. Espérons que des coups de projecteur médiatique comme celui qui a marqué l’actualité indienne ces derniers mois permettront aux femmes de rompre le silence plus facilement et de réaliser qu’elles ont des droits à défendre. Même minimes, les coups de pouce de Namasté favorisent cette prise de conscience. J.Jaulerry