Lettre d’information #42 juin 2020

By 2 juin 2020juin 3rd, 2020NEWSLETTERS

Vos adhésions et dons partent directement pour les programmes d’aide au développement en Inde du sud que l’association Namasté a choisi de soutenir. Voici l’actualité des quatre projets que vous aidez. Merci.

La crise du Covid-19 en Inde

L’épidémie a démarré sa propagation en Inde un peu après la France, et le pays a été confiné jusqu’au 4 mai. Depuis cette date la reprise d’activité des Indiens est très progressive. La rentrée scolaire programmée normalement début juin est repoussée, probablement à août ou septembre Les transports sont très limités, ce qui continue à  bloquer l’économie. Les médias internationaux ont relayé la situation des migrants qui travaillaient dans les mégapoles dans les chantiers. Beaucoup d’entre eux ont voulu retourner dans leur village à des milliers de kilomètres : des voyages dans des conditions terribles et des situations tragiques pour beaucoup d’entre eux.

Quelle est  concrètement la situation dans chacun des programmes soutenus par Namasté ? Du côté des familles aidées, il n’y a pas eu de problèmes graves directs car les salaires ont pu être maintenus mais les inquiétudes sont très grandes pour la suite. Voici un petit résumé par projet.

Ecole-pensionnat KSV : la rentrée des classes est reportée

L’école KSV (à côté de Dharwad)  propose un programme éducatif particulier où l’enseignement de la musique et des danses traditionnelles jouent un rôle essentiel pour l’épanouissement des enfants.

A l’annonce du confinement, l’école a été vidée dans le calme et les élèves sont tous repartis dans leur famille. Pas de problème spécifique signalé dans les familles, qui, même pour les  plus pauvres, avaient de quoi les nourrir : les familles d’agriculteurs  avaient suffisamment de réserves, les autres  ont reçu de l’argent et des rations de nourriture de la part du gouvernement. Le directeur Adam Woodwards et sa famille sont restés dans les locaux avec quelques personnes du staff (personnel de cuisine, gardiens) et 5 jeunes étudiants qui vont habituellement au collège de Dharwad. Le contact est maintenu avec chaque famille. Les cours ne peuvent pas se poursuivre à distance car les familles n’ont pas les outils adéquats, mais les professeurs appellent leurs élèves deux fois par semaine.

Des salaires à financer
Le confinement a été décrété quelques semaines avant les grandes vacances, c’est un moindre mal sur le plan pédagogique. Mais le directeur n’a aucune visibilité sur la date de la reprise. La rentrée devait être début juin… elle n’aura pas lieu et c’est pour l’instant repoussé à août, voir septembre. Si les normes de sécurité sanitaire sont exigées pour la reprise, cela va être très compliqué à mettre en place : les enfants dorment les uns à côté des autres, sur le sol… En attendant plus d’informations sur la date et les conditions de reprise, il faut continuer à assurer les salaires de tous les enseignants et du personnel de l’école. L’école KSV bénéficie de dons d’autres structures que Namasté, notamment de fondations d’entreprise. Celles-ci continueront-elles à soutenir le programme si elles subissent la crise économique ?  De notre côté, nous retroussons déjà les manches pour rester constants dans notre aide.

Belaku Trust : les visites dans les familles reprennent

Le programme de Belaku consiste à encadrer un groupe de femmes issues des villages ruraux autour de Kanakapura (au sud de Bangalore). Celles-ci sont formées à l’hygiène, la nutrition et la santé et à la pédagogie des tout petits. Deux assistantes sociales(Jyothi et Theja) se chargent  de leur formation. Le travail de cette petite dizaine de femmes se partage en deux : intervention dans  les maternelles le matin et visite des familles l’après-midi.

Jyothi et Theja semblaient plus sereines lors de notre dernier échange téléphonique du 15 mai dernier.  Au démarrage du confinement, un vent de panique régnait dans leur petite ville de Kanapura puisque la police menaçait les personnes qui sortaient de chez elles. Il fallait urgemment se rendre aux villages pour payer le salaire en cash des gelatis, nom donné à ce groupe de  femmes, qui travaillent pour le programme Belaku. Cela a pu finalement s’organiser. Depuis l’annonce du déconfinement progressif, les gelatis rendent visite aux familles de leur village pour les conseiller. Les villageois sont très au fait de ce qui se passe, car les médias abondent d’informations et d’alertes, mais cela a entraîné une peur panique souvent surdimensionnée. Les jeunes femmes ont pour mission de répondre à leurs questions, de surveiller la bonne hygiène dans les maisons. Se laver les mains, oui, mais avec de l’eau propre. Les maternelles sont bien sûr fermées.

Potager et groupes d’ados
En attendant la réouverture des maternelles, les gelatis vont prendre le temps d’aider chaque foyer à aménager un petit potager devant leur maison. Elles vont aussi pouvoir reprendre les meetings du “Youth Group”, où elles accueillent les adolescents pour organiser des activités, des jeux et répondre à leurs questions plus personnelles.

English words…
Jyothi et Theja vont aussi avancer sur la formation des gelatis à leur rôle de maîtresse et les aider à apprendre plus de mots anglais. Les gelatis comme les familles sont très demandeurs de cet apprentissage de mots anglais… Pas forcément favorables au départ, Jyothi et Theja ont cédé. Si cela peut attirer plus d’enfants dans les maternelles publiques gratuites délaissées pour des établissements privés, souvent trop onéreux pour les familles les plus pauvres et pas toujours efficaces sur le plan pédagogique.

Atelier Hosa : Les commandes de BeautifulBags peuvent reprendre

Dans cet atelier, six femmes se retrouvent tous les jours dans une maison traditionnelle de leur village aménagée en atelier de couture et de teinture. C’est là que sont fabriqués les BeautifulBags, ces sacs en coton imprimés au tampon à la main, que les entreprises ou particuliers peuvent commander et personnaliser avec le logo ou le motif de leur choix (quantité minimum de 50 sacs). La production a été stoppée pendant deux mois en mars-avril, mais les salaires ont été maintenus à 100 % . Kameshwari qui  gère l’atelier depuis Bangalore et qui s’occupe de trouver des clients en Inde s’est orientée vers la fabrication de masques. Mais il va falloir reprendre aussi les autres productions pour augmenter les ressources.  Si vous êtes intéressés, contactez-nous, nous pourrons faire le relais avec l’atelier. Notre soutien pour l’atelier n’est pas sous forme de don ; nous les aidons à trouver des débouchés commerciaux, surtout en France. Entreprises, écoles, universités et particuliers ont déjà fait appel à Namasté pour commander leur sac. Il faut continuer !

Plus d’infos sur les BeautifulBags

 

Miracle trust : l'atelier de broderie de Mary Dominic

Les nouvelles de Mary Dominic et sa famille (à droite avec son petit-fils dans les bras) sont bonnes. Nous avions rendu visite à notre amie brodeuse installée à Alampoondi ( Tamil Nadu) en février et avions préparé une grosse commande de nappes et serviettes à broder. Mary Dominic et son mari Ambrose travaillaient dans un atelier textile dans leur village mais l’ONG a fermé ses portes. Le niveau de vie de la petite famille est très modeste. Namasté s’efforce de lui trouver des débouchés commerciaux et de lui faire des commandes régulières. Son travail est remarquable. Dominique a monté sa petite unité Miracle Trust dans laquelle elle forme quelques femmes de son village. Un sens de l’organisation et de l’initiative en plus, on adore Mary Dominic aux doigts d’or ! Des commandes individuelles peuvent aussi s’organiser à votre demande.

Collecte spéciale crise : plus de 7000 euros, merci à tous !

Au premier trimestre de cette année, nous pouvions tenir jusqu’à septembre 2020. Nous avions programmé une vente d’artisanat et une nouvelle campagne de dons auprès des entreprises ce  printemps pour compléter le budget et pour pouvoir poursuivre notre soutien financier jusqu’au premier trimestre 2021.

La crise du covid-19 nous a stoppé dans notre élan et nous nous sommes inquiétés pour la suite, craignant de ne pas pouvoir atteindre notre budget. Nous avons  organisé une collecte via la plateforme Hello Asso.

Cette cagnotte a été organisée sur trois mois de fin avril à fin juin, et le 20 mai nous avons dépassions les 7000 euros de don. C’est un grand soulagement et une bonne nouvelle, encore merci à vous tous ! L’intégralité de la collecte est destinée  aux frais de fonctionnement de l’école-pensionnat KSV. Nous avons fixé un budget 8800 € correspondant à notre budget dédié à l’école Kalkeri sur six mois. Si la somme de la collecte dépasse ce montant, cela permettra de poursuivre pour quelques jours supplémentaires le financement des frais de nourriture… Vous pouvez encore participer jusqu’au 30 juin ! Voici le lien pour accéder à la collecte :

Collecte au profit de Namasté

Merci Valérie

Valérie Jupet enseigne le yoga à Lyon. Pendant la période de confinement, Valérie  a proposé aux élèves de participer à la collecte de Namasté, en signe de remerciement pour ses cours gratuits. L’équipe Namasté a été très touchée par cette action, merci à Valérie et aux élèves de Yam Yoga Val !

Merci Benefactor

La société  toulousaine Benefactor a relayé sur son site  notre cagnotte Hello Asso, les  derniers beautiful bags que nous avons livré c’est aussi à Benefactor. Nous les remercions chaleureusement pour leur soutien !

Retour de voyage

Réunion avec les assistantes sociales et maîtresses du projet Belaku. Marie et Juliette avec Jyothi et Theja, les deux responsables du programme. 

Cécile, Marie et Juliette, trois membres actifs du bureau de l’association, ont voyagé en Inde 15 jours entre janvier et février dernier (voyage à leur frais). L’objectif était de passer du temps dans chaque projet pour échanger avec les responsables et les bénéficiaires des programmes. Ces missions sont organisées régulièrement tous les 12 ou 18 mois et sont importantes pour un bon maintien du lien, une bonne compréhension de la situation.  Même si nous avons mis en place des relations régulières à travers skype ou whatsapp, passer du temps sur place est primordial. Nous en avons profité pour organiser des commandes d’articles pour nos prochaines ventes d’artisanat en France. A découvrir dès que possible.

Nouveau relais à Bangalore

Nous sommes à la recherche de relais à Bangalore, des personnes bénévoles habitant sur place et qui souhaiteraient donner de leur temps pour aider les responsables des projets, notamment pour les programmes  de Belaku et de Hosa autour de Kanakapura, petite ville au sud de Bangalore. Lors de notre dernier voyage nous avons rencontré Katherine qui a démarré au quart de tour en proposant des petites formations de couture aux femmes de l’atelier Hosa et de les aider à organiser leur travail. La crise du Covid-19 a tout arrêté mais nous tenons à la remercier, et nous espérons qu’elle pourra reprendre bientôt. Merci Katherine !

Commandez un BeautifulBag à l'atelier Hosa !